- observance
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• XIIIe; lat. observantia1 ♦ Action d'observer habituellement, de pratiquer une règle en matière religieuse; obéissance (à la règle). ⇒ observation, 1. pratique. « L'observance de la loi du Seigneur » (Massillon). — (Règle non religieuse) « La vie se résumait pour lui à la stricte observance du tableau de service » (Loti).2 ♦ Une observance : règle, loi religieuse prescrivant l'accomplissement de pratiques. Manquer aux observances. « Une des observances minutieuses qui commandent toute la vie juive » (Tharaud).3 ♦ Manière dont la règle est observée dans une communauté religieuse. « Un monastère cistercien de la plus rigide observance » (Bloy) . — Par anal. « Radical et franc-maçon d'étroite observance » (F. Mauriac).4 ♦ Règle d'un ordre. Religieux de l'observance de saint Benoît.♢ Par ext. Ordre religieux (considéré par rapport à sa règle, à sa discipline). L'observance de Saint-François : les Franciscains.⊗ CONTR. Inobservance, manquement.Synonymes :- pratiqueLittéraire. Action d'obéir à une habitude, de se conformer à un...Synonymes :- conventions- respect- riteobservancen. f.d1./d Exécution de ce que prescrit une règle (en partic. une règle religieuse). Observance des cérémonies.d2./d Pratique de la règle par un ordre religieux; la règle elle-même. La stricte observance de Cîteaux.⇒OBSERVANCE, subst. fém.A. —RELIGION1. Pratique habituelle d'une règle, soumission à une loi. L'observance de la règle dans les maisons religieuses (Ac. 1878-1935). L'observance du jeûne (Ac. 1935). Le substitut s'aperçut de la stricte observance des lois ecclésiastiques que sa femme lui imposait les jours maigres, et il ordonna à ses gens de lui servir du gras pendant toute l'année (BALZAC, Double fam., 1830, p.281). Observance du sabbat, interdictions alimentaires (Philos., Relig., 1957, p.48-9).— Loc. adj. D'étroite, de stricte, de rigoureuse observance. Qui applique très fidèlement les principes ou les pratiques de sa religion. La fidélité à la chose juive se traduit (...) par une dévotion orthodoxe ou conservatrice de plus ou moins stricte observance (WEILL, Judaïsme, 1931, p.8). Étaples, que depuis quatre cents ans tous les doctrinaires protestants de stricte observance blâment d'avoir été Lefebvre, et non Farel (L. FEBVRE, Contre les juges suppléants de la vallée de Josaphat, [1945] ds Combats, p.110).— Religieux de (la) stricte observance. Religieux restant fidèles à des pratiques établies par leur fondateur et qui ont été plus ou moins modifiées après eux (d'apr. FOULQ. Sc. soc. 1978). J'ignore si vous savez que ces vierges fameuses [les vestales] se levoient la nuit, et qu'elles avoient leurs matines, au pied de la lettre, comme nos religieuses de la stricte observance (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.2, 1821, p.118).2. P. méton.a) Les règles elles-mêmes, tenues pour obligatoires, prescrites par une religion, par un ordre ou un institut religieux. Les observances légales du judaïsme. Il avait toujours eu le coeur vide, une conduite d'ascète, une fidélité farouche aux observances religieuses (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p.171). Tant de religieux, pourtant tout à fait fidèles dans les pratiques et observances, avancent si peu dans la vie spirituelle (DU BOS, Journal, 1928, p.145).b) ,,Communauté considérée du point de vue de la règle qu'elle suit`` (FAUCHER 1981). Observance de Saint François (Ac. 1835-1935). L'abbaye de Saint-Victor, comme presque toutes les fondations et observances religieuses, était peu à peu tombée dans un complet relâchement (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.12, 1855, p.39).B. —P. ext. Action de se conformer à un modèle, à une règle ou de suivre une habitude. Être fidèle à l'observance des moindres règles. Toutes les cloches de la ville sonnèrent l'heure du couvre-feu, loi tombée en désuétude, mais dont l'observance subsistait dans les provinces où tout s'abolit lentement (BALZAC, Me Cornélius, 1831, p.224). Cette sévérité de principes, cette observance rigoureuse de la légalité (VERNE, Tour monde, 1873, p.44):• ♦ À partir du XVIIIe siècle, lorsque le métier du peintre eut conquis sa marge d'écart par rapport à la stricte observance du modèle, se déploya l'infinie diversité de la technique.HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.201.Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 «action d'observer une règle (religieuse)» (Règle du Temple, éd. H. de Curzon, p.19); 2. a) ca 1265 «règle, loi religieuse» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, CXVIII, p.103: observances de sainte eglise); b) 1350 «règle, loi (non religieuse)» (Doc. ds ROISIN, Coutumes de Lille, 390 ds T.-L.); 3. a) ) ca 1440 p. métaph., v. éd., p.88 (L'Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, p.60); ) vers 1450 «ordre religieux (considéré par rapport à sa règle, à sa discipline)» (Farce du gaudisseur et du sot ds Recueil Trepperel, Sotties, éd. E. Droz, p.15, 217); b) 1585 estroite observance (NOËL DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.118); 4. début du XVIe s. «règle d'un ordre» (JEAN D'AUTON, Chroniques de Louis XII, éd. R. de Maulde La Clavière, t.3, p.61). Empr. au lat. observantia au sens partic. de «observation des devoirs religieux». Fréq abs. littér.:101.observance [ɔpsɛʀvɑ̃s] n. f.ÉTYM. XIIIe; lat. observantia, dér. d'observare « observer ».❖1 Relig. Action d'observer habituellement, de pratiquer une règle en matière religieuse; obéissance (à la règle). ⇒ Observation, pratique. || L'observance de la loi de Moïse, des devoirs de l'Évangile (Massillon), de la loi du Seigneur (Massillon), des dix commandements. || Observance de la règle dans un couvent (→ ci-dessous, 3.).1 Les religions ont toujours roulé sur deux pivots; observance et croyance : l'observance tient en grande partie au climat (…)Voltaire, Dict. philosophique, Climat.♦ (En parlant d'une règle non religieuse). || Observance d'une règle sociale. || L'observance du couvre-feu (→ Désuétude, cit. 2).2 La vie se résumait pour lui à la stricte observance du tableau de service : à telle heure, blanchir telles planches avec du sable, à telle autre, faire reluire, avec du tripoli, certaines ferrures ou certains cuivres (…)Loti, Matelot, XXXVIII.3 (…) l'exclusive fréquentation d'un petit nombre de gens asservis aux mêmes observances et condamnés à la recherche des mêmes plaisirs convenus (…)Jules Lemaître, Impressions de théâtre, t. X, p. 139.4 L'observance aveugle d'une règle, fût-elle absurde, inhumaine, est nécessaire (…)Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 194.2 (1379). || Une observance : règle, loi religieuse prescrivant l'accomplissement de pratiques. ⇒ Loi, règle (→ Fille, cit. 14). || Se dispenser de certaines observances, manquer aux observances. || Observances formelles, minutieuses.5 Quant à ce grand nombre d'observances dont il (Moïse) a chargé les Hébreux, encore que maintenant elles nous paraissent superflues, elles étaient alors nécessaires pour séparer le peuple de Dieu des autres peuples (…)Bossuet, Disc. sur l'Hist. universelle, II, III.6 Jésus ne voulait que la religion du cœur; la religion des pharisiens consistait presque uniquement en observances.Renan, Vie de Jésus, Œ. compl., t. IV, XX, p. 291.7 Et qui donc, si pieux soit-il, peut se vanter de n'avoir pas failli à une des observances minutieuses qui commandent toute la vie juive dans son moindre détail, de la naissance à la mort, du lever jusqu'au coucher, qui règlent tout, fixent tout (…) ?Jérôme et Jean Tharaud, l'Ombre de la croix, III.3 (Dans : d'observance). Manière dont la règle est observée dans une communauté religieuse. || Religieux d'étroite observance, d'observance relâchée… || Monastère (cit. 3) cistercien de la plus rigide observance. — Spécialt. || Religieux, frères de l'étroite observance (⇒ Franciscain, observant).♦ Par anal. || Radical, franc-maçon d'étroite (cit. 23) observance, de stricte observance.b (Déb. XVe). Ordre religieux (considéré par rapport à sa règle, à sa discipline). || L'observance de Saint-François : les Franciscains. || L'étroite observance : la partie de l'ordre qui observe la règle avec le plus de rigueur.❖CONTR. Dérogation, inobservance, manquement.DÉR. Observant, observantin.
Encyclopédie Universelle. 2012.